Cette histoire se déroule dans une banlieue quelconque. Depuis la fenêtre de son appartement où il vit avec Pierre, ce Jésus-Christ improbable observe le va-et-vient d’un clochard qui s’est installé sur le parking du supermarché voisin, de la voisine qui a la tête embrouillée, de la prostituée du quartier qui tapine la nuit et brûle des pneus pour se réchauffer, entre autres pauvres hères. Et ce brave Jésus, qui n’est finalement pas un dieu mais un homme fait « de chair, de sang et de mots » comme le précise l’auteur, scrute à distance depuis son petit paradis-studio, impuissant, ce bas monde réduit à 1000 m² de bitume.
Ascanio Celestini et David Murgia nous emmènent dans un univers engagé et imagé, où évoluent des personnages attachants et naissent des émotions fortes. Ils passent de l’ironie à la farce, de la satire politique à la réalité crue. Et on se laisse emporter par une fable incroyable.
Le spectacle donne voix à tous ces sans-voix, mais il le fait avec une poésie et un humour formidables. La situation générale est dramatique, mieux vaut en rire pour mieux y réfléchir. Un parti pris jouissif et salutaire.
La Libre
Texte et mise en scène Ascanio Celestin
Avec David Murgia et Maurice Blanchy (accordéon)
Voix-off Yolande Moreau
Traduction Patrick Bebi
Composition musicale Gianluca Casadei
Régie Philippe Kariger
PhotoDominique Houcmant-Goldo.
Production Festival de Liège
Coproduction Théâtre National Wallonie-Bruxelles