640 fois plus grand

Une enquête vivante au coeur des grands fonds marins et des enjeux de leur exploitation minière. Hélène Collin nous emmène dans un voyage sensoriel à travers les profondeurs océaniques et déploie sur scène un imaginaire en prise directe avec le réel et le moment présent.

La démarche documentaire de l’artiste Hélène Collin commence par des expériences immersives dans des territoires concernés. 

La participation à des missions océanographiques, des rendez-vous avec les cétacés, mais aussi un suivi constant de l’enjeu sur différents plans (juridique, politique, épistémologique, décolonial) composent la matière théâtrale. Les conversations et interviews qu’elle mène sont issues de terrains de recherche dans différents pays (Mexique, Açores, Iles de la Réunion, Canada, France) et permettent d’aborder la question des impacts de l’exploitation minière des grands fonds marins par différentes portes d’entrée. Le principe de reproduction de la parole vivante donne au public l’impression d’être le témoin d’une enquête incarnée dans le temps présent du théâtre.

L’immersion sensorielle créée par l’utilisation de la vidéo, du son et de la lumière invite le public à contempler et à entrer – physiquement - en contact avec l’espace abyssal. Par la collaboration avec des instituts de recherche, l’artiste offre un accès aux images des grands fonds marins et confère au spectacle une dimension unique, voire sacrée.

Entre témoignages, interviews, exploration des enjeux, histoires et mythes anciens, 640 fois plus grand est une enquête viscérale et urgente, guidée par les baleines, pour la protection des abysses.

Hélène Collin

Formée comme actrice au Conservatoire de Liège (ESACT), Hélène Collin a développé un parcours transdisciplinaire à la fois en cinéma documentaire et en arts de la scène. C’est sa rencontre avec les Premières Nations du Canada qui a forgé sa pensée et son rapport au monde. Pendant plus de dix ans, elle a rencontré différentes Premières Nations dans ce qu’on appelle aujourd’hui le Québec.

Ses deux premières créations, le film documentaire We Are Not Legends et le spectacle seule en scène, Appellation Sauvage Contrôlée (Prix Maerterlinck de la Critique 2020-21) sont reliées à son expérience de vie au sein de la réserve de Wemotaci, territoire de la Nation Atikamekw.

Artiste-chercheuse dans l’âme, elle aime s’immerger durant plusieurs années dans un sujet qu’elle développe en profondeur. Des recherches documentaires hors norme nourrissent ses créations. Son travail artistique contribue à énoncer une manière d’être humain, relié au vivant alentours, dans le visible et l’invisible.
Profondément attachée aux traditions et à la communication orales, elle continue de développer, dans ce deuxième projet, 640 fois plus grand, le processus de reproduction de la parole vivante, se rapprochant au plus près du récit de l’Autre, celui ou celle qu’elle a rencontré et dont elle a récolté les mots. À la fois documentariste et interprète de sa matière enregistrée, elle travaille par là un rapport au temps et à la trace, reliée à une urgence de dire au présent.